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02/04/2015

Jeudi saint : l'eucharistie, la croix, la résurrection, réalité "pleinement divine et pleinement humaine"

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"Ce que l'Eglise célèbre, c'est le Christ qui le célèbre en elle" :


  

 

<< Désormais tout est accompli. Les futures célébrations rituelles de la nouvelle Pâque ne tendront plus vers l'accomplissement de l'acte salutaire, puisque le voici consommé. Elles tendront vers notre assimilation à celui-ci, laquelle ne fait qu'un avec notre intégration au Dieu-Sauveur en personne. Cette intégration, et la participation à la Croix qui en est le nerf, est à la fois l'oeuvre de l'Eglise et sa propre édification. Car l'oeuvre que l'Eglise a à faire en ce monde, ce n'est pas autre chose que de s'en édifier, sur la base du Christ comme pierre angulaire. (1 Corinthiens 10, 10 ss.)

Cela revient à dire que la célébration liturgique de ce mystère chrétien, qui est le mystère du Christ et de sa Croix, si on la conçoit dans toutes ses dimensions spirituelles, est la réalisation de l'apostolat de l'Eglise.

Ce terme d'apostolat, en effet, désigne à la fois la manière d'être  de l'Eglise  et sa fonction dans le monde,  par rapport au Christ, considéré comme la consommation et l'accomplissement du dessein divin. Car l'apostolat se définit par la parole du Christ envoyant au monde les disciples dont il a fait ses coopérateurs : « Comme le Père m'a envoyé, je vous envoie aussi. Celui qui vous reçoit, me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé. » (Jean 20, 21 ; Matthieu 10, 40).

Autrement dit : ce que l'Eglise célèbre, l'eucharistie de la Cène et de la Croix, c'est le Christ qui la célèbre en elle. Et dans cette célébration, Dieu est dans le Christ, « réconciliant le monde avec Lui-même », comme Il l'était à la Croix. Car cette célébration dans l'Eglise, perpétuellement, ne fait qu'étendre la croix du Chef à tout le corps ; tout comme la croix était sortie, avec tout son sens et sa réalité, à la fois pleinement divine et pleinement humaine, de l'eucharistie de Jésus à la dernière Cène. >>

 

Louis Bouyer,  Le rite et l'homme  (Cerf 1962)